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L’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan – garantie de paix dans le Caucase du Sud. Disposition CCN

Le 8 novembre est célébré en Azerbaïdjan comme le Jour de la Victoire dans la Seconde Guerre du Karabakh qui a duré 44 jours et qui a marqué la restauration de l’intégrité territoriale de la république.

Dès les premières heures de l’opération de contre-offensive réussie qui a débuté le 27 septembre 2020, l’armée azerbaïdjanaise a percé la ligne défensive fortifiée des forces armées arméniennes et libéré un certain nombre de villages occupés dans les régions de Fuzuli et de Jebrail de la république, ainsi que des hauteurs stratégiques, dont le sommet de Murov dans la crête de Murovdag.

Tout au long des 44 jours de guerre, l’armée azerbaïdjanaise n’a pas arrêté l’offensive, libérant les terres occupées par l’Arménie depuis près de trois décennies.

Du 27 septembre au 9 novembre 2020, l’Azerbaïdjan a libéré de l’occupation arménienne 5 villes, 4 villages et plus de 280 villages dans différentes régions, dont Jebrail, Fizuli, Zanguilan et Choucha. Le 10 novembre, une déclaration trilatérale a été signée entre Bakou et Erevan grâce à la médiation de Moscou, qui comprenait, entre autres, une clause sur le retour d’Aghdam, Kalbajar et Latchin sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.

L’opération historique de Choucha, la libération de la ville de Choucha le 8 novembre, a complètement brisé la résistance des forces d’occupation arméniennes, obligeant Erevan à capituler.

La souveraineté de l’Azerbaïdjan sur l’ensemble du territoire du Karabakh a finalement été établie grâce aux mesures antiterroristes locales d’une journée mise en œuvre par l’armée azerbaïdjanaise les 19 et 20 septembre 2023. Ces événements ont consolidé la victoire remportée par l’Azerbaïdjan en novembre 2020.

Le conflit est terminé, mais où est l’accord de paix ?

L’Azerbaïdjan et l’Arménie s’efforcent d’exploiter la fenêtre d’opportunité qui s’est ouverte pour établir une paix durable dans la région, ce qui en soi peut être considéré comme un signal extrêmement positif. Les deux parties échangent des amendements et des paquets de propositions pour un traité de paix (le document est approuvé à 80 %), entretiennent des contacts par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères et organisent des réunions des commissions de délimitation et de démarcation à la frontière. Dans le même temps, un certain nombre de difficultés entravent le mouvement vers la paix. Parmi les principaux problèmes figure la réforme de la constitution arménienne, sur laquelle Bakou insiste.

La reconnaissance définitive du Karabakh et des sept régions adjacentes précédemment contrôlées par Erevan en tant que territoires de l’Azerbaïdjan reste toujours un problème. La Constitution actuelle de l’Arménie, adoptée après l’effondrement de l’URSS en 1995, et également amendée en 2005 et 2015, contient une clause sur la future réunification du Haut-Karabakh avec l’Arménie, ce qui ne convient absolument pas à la partie azerbaïdjanaise. Bakou insiste pour qu’Erevan modifie la Constitution, car il voit dans la formulation actuelle un parti pris revanchard et d’éventuelles revendications sur son territoire à l’avenir. La partie azerbaïdjanaise souhaite disposer de garanties écrites et juridiques claires quant au maintien de son intégrité territoriale. De plus, lors d’une réunion à Grenade espagnole, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a signé une déclaration reconnaissant le Haut-Karabakh comme territoire de l’Azerbaïdjan. Cependant, l’Erevan officiel n’est pas encore pressé d’apporter des modifications à sa constitution, considérant cela comme une ingérence dans les affaires intérieures de l’État.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont pas non plus parvenus à se mettre d’accord sur les projets qu’ils proposent pour débloquer les communications régionales. Nous parlons de projets tels que le « Corridor de Zanguezour » initié par l’Azerbaïdjan et le « Carrefour du monde » proposé par l’Arménie. En raison du retard d’Erevan à accepter le « Сorridor de Zanguezour », l’Azerbaïdjan a proposé un projet alternatif, « le corridor d’Arak », traversant le territoire de l’Iran voisin. Dans le même temps, la pertinence et la nécessité du « Сorridor de Zanguezour » ont déjà été reconnues dans un certain nombre de pays de la région.

Ainsi, la conclusion d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est dans l’intérêt de tous les acteurs régionaux et extrarégionaux. Les relations entre Ankara et Erevan seront également normalisées suite à la conclusion d’un traité de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Prédire la signature d’un traité de paix dans un avenir proche est compliqué par la présence de questions non résolues et très sensibles pour les parties, sur lesquelles des concessions semblent actuellement peu probables. Cependant, aujourd’hui, la conclusion d’une paix à long terme apparaît comme un objectif très réaliste et réalisable.