Une conférence internationale sur le thème « La France et le conflit arméno-azerbaïdjanais » a eu lieu à Bakou.
Comme le rapporte CCN, l’événement a réuni le président du Centre d’analyse des relations internationales, Farid Shafiev, le professeur de droit public à l’Université de la Côte d’Azur, Christian Vallar, le député du Parlement azerbaïdjanais Toural Ganjaliyev, le fondateur et rédacteur en chef du portail d’actualités français Musulmans en France, ainsi que le rédacteur en chef du journal en ligne parisien La Gazette du Caucase, Jean-Michel Brun, et d’autres.
Comme l’a souligné Farid Shafiev, président du Centre d’analyse des relations internationales, l’Azerbaïdjan a toujours cherché à établir des relations constructives avec la France.
« Notre pays a collaboré avec des entreprises françaises dans les secteurs de l’énergie et d’autres domaines. Cette crise a été provoquée par les actions de la France. Bien sûr, la diaspora arménienne en France a joué un rôle, mais la situation ne se limite pas à cela », a-t-il ajouté.
Le professeur de droit public à l’Université de la Côte d’Azur, Christian Vallar, a quant à lui noté que les relations entre l’Azerbaïdjan et la France ont changé après 2020.
« La France a été l’un des rares pays à reconnaître l’Azerbaïdjan presque immédiatement après son indépendance, ce qui a conduit à l’ouverture de l’ambassade de France en Azerbaïdjan et au début de l’élargissement des relations bilatérales. Bien sûr, la France a cherché à jouer un rôle de médiateur pour régler le conflit et instaurer une paix durable entre les deux pays, tout en maintenant une position de neutralité. Malgré les événements des dernières années, la France a toujours cherché à préserver sa neutralité, à respecter les normes du droit international et à développer les relations bilatérales dans les domaines économique et culturel », a-t-il déclaré.
Le professeur a souligné que la situation a changé en 2020, lorsque l’Azerbaïdjan a retrouvé le contrôle de ses territoires. Cela a provoqué une réaction vive de la part de la France, entraînant l’adoption de nombreuses décisions et résolutions. Il a précisé que la communauté arménienne en France exerce une très grande influence.
« Par exemple, à Marseille, où je vis, la population arménienne dépasse même celle des habitants français locaux », a noté Christian Vallar.
Gil Michaëli, directeur du magazine « Conflits », a souligné qu’après le renforcement de la diaspora arménienne, les relations entre l’Azerbaïdjan et la France ont commencé à se détériorer.
Michaëli a ajouté qu’un des outils clés pour renforcer les relations de l’Azerbaïdjan avec l’Occident a été, bien sûr, le secteur énergétique.
En 1990, les relations entre l’Azerbaïdjan et la France ont connu une avancée importante grâce à la participation de la société Total, qui est devenue l’une des fondatrices du contrat. Depuis 1996, Total Energies est implantée dans le pays.
De plus, un lycée français a été ouvert en Azerbaïdjan, et la culture azerbaïdjanaise, en particulier l’opéra, a reçu une large reconnaissance, notamment au cours des dernières décennies.
Il a noté qu’ensuite, la diaspora arménienne a renforcé ses positions, ce qui lui a permis de promouvoir son agenda.
« Après les années 1990, la diaspora arménienne a commencé à promouvoir activement son agenda dans les domaines politique et social, en renforçant ses liens avec les politiciens français. Les groupes de lobbying se sont intensifiés, et la situation géopolitique s’est détériorée », a-t-il expliqué.
Il convient de noter que la France a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance de l’Azerbaïdjan, le 3 janvier 1992. Les relations bilatérales ont été officiellement établies le 21 février 1992, et l’ambassade d’Azerbaïdjan en France a ouvert ses portes en octobre 1994.