Un autre rassemblement de protestation a eu lieu lundi dans le centre de la capitale géorgienne contre la décision de geler le début des négociations sur l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne. Des manifestations pacifiques massives ont lieu pour la sixième journée consécutive. Le ministère de l’Intérieur de Géorgie a déclaré, qu’ils utiliseront des moyens spéciaux contre ceux qui entrent en conflit avec la police, faisant passer par tous les moyens les manifestations pour pas du tout pacifiques. Selon un message répandu, au cours de ces jours, le Ministère géorgien de l’intérieur a arrêté au total 34 manifestants détenus, tandis que 12 policiers ont été blessés. L’agence GNN, pour tenter de clarifier la situation de l’intérieur, s’est tournée vers le président du parti géorgien des « Démocrates européens », Paata Davitaia, rapporte CCN.
« La situation est extrêmement difficile, car il y a eu des changements importants dans les tactiques d’action de la jeunesse. Il convient de noter que les participants aux manifestations actuelles qui descendent dans la rue ne sont sous le contrôle d’aucun parti politique, mais représentent des groupes de jeunes indépendants. Leurs actions sont organisées selon le principe d’un système blockchain, en utilisant leurs propres canaux de communication et groupes mobiles. La nuit d’hier s’est distinguée par le fait qu’il y a eu des manifestations à plusieurs endroits et que la police a en fait harcelé les manifestants qui changeaient sans cesse de lieu de manifestation. Cela indique que la situation est en train de se dévoiler au-delà de l’ordre habituel. Aujourd’hui, à 19h00, heure locale, un nouvel événement de masse est attendu. Dans le cadre des manifestations, le travail des établissements d’enseignement du pays a été suspendu. Ce matin, environ 250 employés des services fiscaux géorgiens ont manifesté contre le gouvernement actuel. Le mouvement de protestation au sein des structures gouvernementales gagne de plus en plus en force. Dans le même temps, malgré l’ampleur des actions, aucune destruction de vitres ni voiture incendiée n’a été enregistrée. Je peux affirmer avec certitude que les manifestations sont pacifiques et il est déjà clair que la police n’est pas en mesure de faire face à la situation ».
Le président du parti géorgien des Démocrates européens, Paata Davitaia, a complètement exclu la possibilité d’un coup d’État préparé à l’avance.
« Les partis politiques n’étaient pas satisfaits des résultats des élections législatives. Beaucoup de gens sont descendus dans la rue. Mais lorsque le Premier ministre a annoncé qu’il suspendait le dialogue avec l’Union européenne, la situation a explosé et ici les gens ne sont pas sortis pour soutenir certains partis politiques, les gens sont descendus dans la rue pour protester contre la suspension de l’adhésion à l’UE. C’est un fait ! Il n’a donc pas été question ici d’un quelconque coup d’État. Les ambassadeurs démissionnent, la Douma d’Etat signe une déclaration, les employés de la mairie, des services fiscaux, du ministère de la Justice, hier plusieurs policiers ont également annoncé qu’ils quittaient leur emploi, cela laisse penser qu’il s’agit d’une désobéissance totale. Les actions ont lieu non seulement à Tbilissi, mais dans toutes les villes : Batoumi, Khachouri, Roustavi, Telavi. Il s’agit d’une protestation de la part des gens qui protestent pour un changement dans le processus d’adhésion à l’UE. Et ils exigent le respect de la loi, notamment de l’article 78 de la Constitution géorgienne, qui stipule clairement que la Géorgie aspire à l’Union européenne et à l’OTAN ».
Rappelons que le 14 décembre auront lieu en Géorgie des élections présidentielles selon le nouveau système. Ainsi, pour la première fois, le chef de l’Etat sera élu non pas au suffrage populaire, mais par le biais du collège électoral.
« Le 14 décembre, je pense, sera le point culminant. Parce que les autorités vont tenter d’entourer le Parlement de forces de sécurité, d’y amener même leurs propres partisans et d’organiser des élections par la force ».
Paata Davitaia a conclu que la situation allait dégénérer et que seules de nouvelles élections législatives pourraient la sauver.