Lors du sommet COP29 à Bakou, la Chine a annoncé qu’elle était prête à augmenter son aide climatique si les pays développés faisaient preuve de plus d’initiative. Mais cela ne s’est pas produit, et le chiffre de 300 milliards de dollars convenu par les pays industrialisés a suscité les critiques des pays en développement, qui ont insisté sur un minimum de 500 milliards de dollars pour lutter contre la crise climatique.
Comme le rapporte CCN, cela est indiqué dans un article du ministre de l’Écologie de l’Azerbaïdjan et président de la COP29, Moukhtar Babaïev, publié dans le Guardian.
La « percée de Bakou », réalisée après deux semaines d’intenses négociations, a rassemblé des financements provenant des gouvernements des pays développés, des banques multilatérales de développement et du secteur privé. Cela portera le financement climatique à 1 300 milliards de dollars, indique l’article.
Après des années de tentatives infructueuses, la COP29 a également finalisé un cadre pour le commerce international des marchés du carbone – un mécanisme essentiel pour attirer le financement climatique vers les pays moins polluants et moins riches. Le Fonds pour les Pertes et Dommages – une autre nouvelle ressource financière pour les pays les moins développés – a été créé peu avant le sommet et dispose déjà de fonds qui commenceront à être distribués l’année prochaine.
Malgré l’importance de l’accord conclu, ses termes ont suscité des critiques, indique le document. Les pays en développement ont initialement rejeté la proposition de 250 milliards de dollars par an, estimant que ce montant était injuste et insuffisant pour lutter contre la crise climatique. Ce n’est qu’après des arguments convaincants de la part de l’équipe de négociation azerbaïdjanaise et grâce à la flexibilité de certains pays, dont le Royaume-Uni, que le montant a été porté à 300 milliards de dollars.
Moukhtar Babaïev a souligné que l’accord n’était pas facile: « Ce résultat aurait pu être meilleur, mais il est important que les parties ne quittent pas Bakou sans accord ».
Il a noté que les négociations ont démontré un profond fossé entre le Nord et le Sud sur le financement et la responsabilité climatiques.
M. Babaïev a également qualifié d’erreur la réticence des pays occidentaux à ne pas divulguer le projet d’accord – surtout la partie financière – jusqu’à l’avant-dernier jour. « Pour les pays du Sud Global, cela ressemblait à un fait accompli. Cette approche différait de celle d’autres pays leaders, dont on attendait des contributions financières accrues. La Chine tout au long des deux semaines avez coordonné systématiquement sa réaction aux négociations avec le groupe du G77, unissant les pays les plus pauvres du monde. La Chine était prête à offrir davantage si d’autres faisaient de même (mais d’autres ne l’ont pas fait) », a-t-il déclaré.
La tâche de la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 ne s’arrête pas là. Il reste encore six mois avant la passation des pouvoirs au Brésil en tant qu’hôte et négociateur principal de la COP30. « Ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord à Bakou contribuera à ralentir les conséquences du changement climatique anthropique, mais cela ne suffit pas. Cela ne met pas fin au débat sur qui paie. Cela ne change rien au fait que plus nous tardons, plus les coûts augmenteront. Mais au moins, nous apportons à la ville amazonienne de Belém quelque chose de vital et de tangible : un accord qui n’aurait peut-être pas eu lieu », a-t-il conclu.