Le 2 décembre, des députés de la coalition de gauche d’opposition « Nouveau Front populaire », ainsi que des représentants du parti d’extrême droite « Rassemblement national », ont soumis au vote à l’Assemblée nationale la question d’un vote de censure à l’égard du gouvernement.
La raison de cette démarche était la décision du Premier ministre Michel Barnier d’approuver la loi budgétaire du système de sécurité sociale pour 2025 dans la version proposée par le gouvernement sans discussion ni vote au parlement. Ce droit est accordé par une procédure particulière prévue à l’article 49.3 de la Constitution française. Toutefois, si cette procédure est appliquée, les députés de l’Assemblée nationale ont, à leur tour, le droit de soumettre au vote la question de la confiance dans le gouvernement. Ce vote devrait avoir lieu le mercredi 4 décembre. Depuis 1962, aucun gouvernement français n’a été destitué à la suite d’un tel vote.
L’ancien ministre et député européen Thierry Mariani a partagé son point de vue pour GNN, rapporte CCN.
Selon l’expert, trois scénarios sont possibles si Barnier prend ses responsabilités et fait adopter la proposition de loi.
« Premièrement, le président Macron peut nommer un nouveau Premier ministre. Deuxièmement, il peut laisser l’actuel Premier ministre en poste, mais avec un programme différent. Cependant, il convient de noter que dans ce cas, la situation restera probablement la même. Enfin, la troisième option est de démissionner, même si bien sûr il ne voudra probablement pas le faire.
Notons que l’opposition dispose de suffisamment de voix pour un vote de censure contre le cabinet Barnier. Pour qu’un vote de défiance à l’encontre du gouvernement soit voté, il faut qu’il soit soutenu par 288 des 577 députés de l’Assemblée nationale.
« Le bloc des partis de gauche, le Nouveau Front populaire, composé d’extrême gauche « La France insoumise », du Parti socialiste des « Verts » et des Communistes, compte environ 190 députés. Le Rassemblement national de Marine Le Pen compte 126 sièges ».
Le Premier ministre français Michel Barnier a fait lundi une autre concession majeure au parti d’extrême droite du Rassemblement national de Marine Le Pen, en abandonnant une réduction de dernière minute du remboursement des médicaments prévue pour prolonger son projet de loi de finances 2025.
Barnier et Le Pen se sont entretenus lundi, avant le vote parlementaire crucial. Le Rassemblement national et la gauche ont prévenu qu’ils pourraient s’en servir pour renverser le gouvernement.
C’est la deuxième fois que Barnier cède aux revendications du Rassemblement national, après avoir annulé la semaine dernière environ 3 milliards d’euros de hausses des prix de l’électricité.
Les tentatives de Barnier d’adopter le budget 2025 au milieu d’un Parlement profondément divisé menacent de plonger la deuxième économie de la zone euro dans une deuxième crise politique en six mois.
Depuis sa création en septembre, le gouvernement minoritaire de Barnier compte sur le soutien du « Rassemblement national » pour sa survie.