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Le Premier ministre mécontent de la manière dont Bruxelles répond aux tarifs de Trump

Le Premier ministre François Bayrou a remis en question dimanche la décision de la Commission européenne d’imposer des droits de douane sur le bourbon américain et d’autres produits dans le cadre de l’escalade de la guerre commerciale entre Washington et Bruxelles.

C’est ce que rapporte Politico, cité par CCN.

Bayrou a suggéré que la Commission européenne s’était trompée dans le choix des produits sur lesquels elle a imposé des tarifs. La Commission européenne « a réutilisé une liste très ancienne, sans la relire, comme elle aurait dû le faire », a déclaré Bayrou.

« Des erreurs ont-elles été commises ? Oui, probablement, car le bourbon du Kentucky a été inclus comme s’il représentait une menace commerciale », a affirmé Bayrou.

La semaine dernière, le président américain Donald Trump a déclenché une nouvelle guerre commerciale en imposant des droits de douane mondiaux de 25 % sur l’acier et l’aluminium.

En réponse, la Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle réimposerait des droits de douane sur des produits américains emblématiques tels que les motos Harley-Davidson, les jeans et le bourbon. La réponse de Trump ne s’est pas fait attendre : dès le lendemain, il a menacé d’imposer des droits de douane de 200 % sur tous « les vins, le champagne et les produits alcoolisés » en provenance de France et d’autres pays de l’UE.

Bayrou a souligné que le secteur du cognac en France risquait de redevenir l’otage des tensions commerciales transatlantiques, au moment même où il est déjà devenu la victime collatérale d’un autre différend commercial entre l’UE et la Chine. L’année dernière, Pékin a lancé une enquête commerciale sur les importations de cognac européen (y compris français) en réponse aux droits de douane de l’UE sur les voitures électriques chinoises.

Bayrou a rencontré les producteurs de cognac vendredi. « Ils sont pris entre deux feux : d’un côté, la Chine, de l’autre, les États-Unis », a-t-il déclaré.

L’enquête chinoise sera l’un des principaux sujets à l’ordre du jour du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui se rendra en Chine d’ici la fin mars.