Actualités Monde Politique

Politico : six pays de l’UE poussent Bruxelles à accélérer l’adhésion de l’Ukraine

L’Union européenne doit d’urgence élaborer une feuille de route claire pour l’Ukraine afin qu’elle devienne un membre à part entière de la communauté.

C’est ce qui ressort d’une lettre commune des hauts diplomates de Suède, de Finlande, du Danemark, de Lettonie, de Lituanie et d’Estonie, à laquelle Politico a eu accès, rapporte CCN.

Les pays baltes et nordiques ont exhorté Bruxelles à fournir « des propositions concrètes sur la manière de faire avancer de manière décisive le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE ». Cela intervient alors que les pays européens tentent de renforcer leur soutien à l’Ukraine face à l’approfondissement du fossé avec le président américain Donald Trump et son administration.

« Tout en réaffirmant notre engagement total et sans équivoque en faveur de la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, nous appelons à accélérer le processus d’adhésion », indique le communiqué.

« Il est temps de prendre des décisions ambitieuses et efficaces en ce sens », affirment les signataires.

Bien que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ait publiquement suggéré que l’Ukraine pourrait rejoindre l’UE d’ici 2030, les signataires souhaitent désormais prendre des mesures pour que cela devienne une réalité.

« L’Ukraine a montré des progrès significatifs en matière de réformes – il est maintenant temps de mobiliser des efforts pour l’aider à y parvenir », souligne la lettre.

Le pays a été contraint d’atteindre des objectifs politiques, économiques et stratégiques d’ampleur, tout en luttant simultanément pour défendre son territoire, ses infrastructures critiques et sa population civile contre les attaques russes.

Dans le même temps, la lettre met en garde sur le fait que le processus d’élargissement doit être « prévisible et fondé sur le mérite », et que « les questions bilatérales allant à l’encontre des intérêts stratégiques communs de l’Union ne doivent pas être utilisées pour bloquer les avancées, mais doivent être résolues par un dialogue de bonne foi ».

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est systématiquement opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, et ses diplomates à Bruxelles ont régulièrement exprimé des objections lors des négociations visant à renforcer les institutions de Kiev et à assurer un rapprochement économique et politique.

Au début du mois, le dirigeant populiste hongrois a annoncé l’organisation d’une consultation nationale non contraignante sur le soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Dans une liste de 12 revendications adressées à Bruxelles et rendue publique la semaine dernière, il a déclaré que l’UE devait être « une Union, mais sans l’Ukraine ».

Rappelons que cette année, la Commission européenne a annoncé des plans ambitieux pour ouvrir trois chapitres de négociation avec l’Ukraine avant la fin de la présidence polonaise en juin 2025.

Cependant, à la mi-février, il a été révélé que la Hongrie avait bloqué l’ouverture du premier chapitre de négociation et exigeait un élargissement de la liste des conditions imposées à l’Ukraine.